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Les Voyageurs immobiles

Les Voyageurs immobiles

CRITIQUES CULTURE LITTERATURE JEU DE RÔLE CINEMA


‘Inherent Vice’ d'Anderson ou quand un détective privé, hippie chevelu enfumé – qui pour les beaux yeux de son ex, se sort de son canapé pour se mettre dans un merdier pas possible !

Publié par lesvoyageursimmobiles sur 4 Février 2017, 17:48pm

Catégories : #movie

[ Note : 4/5 ]

Une idée géniale : suivre un détective privé Doc Sportello, hippie chevelu complètement enfumé – qui pour les beaux yeux de son ex., va sortir de son canapé pour mettre ses pieds nus de vagabond dans un merdier pas possible. Un acteur parfait pour ce rôle : le magistral Joaquim Phénix qui nous campe à la manière d'un Big Lewboski- le anti héros parfait : dépassé par tout, au regard d'ahuri, et passif la plupart du temps. Et nous avons au final un film qui dépeint comme jamais cette Californie aux prises avec le rock psyché des 70's, où l'on va croiser tous les clichés : femmes fatales, mafia et Fbi. Un film étrange, loufoque et unique !

 2H30 d'un véritable dédale narratif-

Inspiré du roman punk de Thomas Pynchon, le film foisonne de personnages aux dégaines impossibles et surtout confronte l'Amérique hippie à celle des WASP, incarné par Joshn Bolin, cheveux en brosse et rasé de près- plus méchant qu'une teigne. On retrouve l'Amérique drogués des années 70 de 'Boogie Nights', premier film d'Anderson. Les sujets  trash  le fascinaient déjà : on suivait le destin d'un jeune acteur porno dans une Amérique déliquescente qui se drogue à tout va et accros aux pornos. 'Inherent vice' traite tout autant de l'abandon de toute spiritualité et idéologie pour une autre forme de religion -celle du plaisir immédiat à travers le sexe, l'argent et la drogue. Le génial Joaquim Phénix passe son temps à se faire insulter en tant qu'hippie par des personnages tout aussi névrosés que lui.

Anderson nous épargne ni son brio, ni sa gourmandise.

Il en fait même trop pour nos maigres cerveaux.- Et à cette heure, Vous en avez déjà entendu pas mal de critiques négatives ? 2H30 de trip sous acide, c'est long. D'autant qu'on se perd dans les fausses pistes données. "Attention à la paranoïa" comme le mentionne le héros et- parfois on perd pied- et c'est bien l'effet escompté dans un film de drogué - comme dans le célèbre 'Las Vegas parano' de Terry Gilliam. Mais on s'accroche – et lentement le héros ouvre les yeux en grand et lucide prend acte de tout ce qu'il a perdu comme l'Amérique. Oui le flower power est terminé et avec l'idée de "l'amour avec déraison". Quand sa petite amie se tire pour aller dans les bras d'un magnat de l'immobilier, c'est l'Amérique qui perd sens, et pas que le héros. Et l'Amérique finit avec Charles Manson, et autres gourous hystériques capitalistes prônant des idéologies de cartons. Celle aussi des militants : Black Panthers, néo-nazi- qui avec cette confluence d'idéologie extrêmes s'entrechoquant nous donne ce monde actuel où tout est mélangé de manière opaque. Notre monde post-moderne, post flower power en somme.

  Le film est labyrinthique, et chaotique – au point qu'à un moment j'ai cru avoir posé mon cerveau à l'entrée du cinéma et assisté à un concert du groupe psyché Can mis en image par un génie de la réalisation et de la provocation. Avec bien sûr un réveil brutal dans l'Amérique blafarde du Président Reagan.

 

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