Prototype qui se lit à divers niveau de récit – entre rêve et réalité, le nouvel ovni des Wachowski ( Matrix, Cloud Atlas) se conçoit comme l'ultime odyssée post-moderne, celle liée au transhumanisme et nos découvertes scientifiques futures, qui permettra de faire de nous des dieux, à la vie longue de millénaires-. En soit, le plus vieux thème de l'histoire - et cela depuis l'épopée de Gilgamesh !
Jupiter épopée audacieuse à la magicien d'Oz, est compliqué à cerner : cannibalisme, réincarnation, simulacre englobant toutes les dimensions philosophique dominant dans les films estampillés Wachowski. Le traitement éthique que nous réserve les scientifiques du futur de notre bien le plus intime : notre génome humain est au coeur du récit. Les références au mythe grec d'immortalité abondent tant dans les décors de Sf à l'antique - que dans la nourriture unique de ces hommes du futur : le nectar, l'ambroisie qui sert d'onguent aux dieux. Tout autant Soap Opera digne d'un Péplum Sf que sous influence 70's, on y retrouve en vrac des thèmes comme la lutte des classes – la mystique et l'anarchisme prônés par Lincal de Moebius, la violence présent chez Jodorowsky et la décadence de Lone sloane chez Druillet.
Lecture post-moderne du conte de fée- avec l'archétype d'une Cendrillon avec une famille un peu folle qui se voit proposer jusqu'au trône de l'univers. La séduisante Mila Kunis, du haut de ses 31 ans, n'a déjà plus la fraîcheur nécessaire. Même si elle partage avec l'héroïne, un passé d'immigrée arrivée sans un sous en poche aux Etats-Unis.
Les Wachowski ont écrit et produit ( mais pas réalisé) V pour Vendeta, co-réalisés Cloud Atlas des films indépendants des grands studios hollywoodiens qui reçoivent régulièrement un accueil mitigé des critiques et du public, et Jupiter ne fait pas exception. Issu d'une génération (47-49 ans) élevée aux classiques Brasil de Terry Gilliam, aux bds des dessinateurs de Metal Hurlant, les Wachowski renouent ici avec la démesure de projets comme le Dune Lynch ou Soleil Vert de Fleischer. Oeuvre de toute beauté aux influences gothique flamboyant, cet ovni cinématograhique manque d'humour et d'un bon casting (Channing Tatum inexpressif). Quand le cinéma Sf indépendant américain déploie ses dollars, on peut lui préférer un autre versant (comme I origin, Another Earth de Mike Cahill), mais on ne peut lui reprocher sa flamboyance !