Les Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch, une cité d'orphelins voleurs dans une nouvelle Lankhmar

   J'en suis à la lecture du premier tome.

   Je traîne un peu, je regarde le paysage de la tentaculaire ville Camorr, et je m'y perds un peu.

   Encore une description d'une de ces typiques villes de fantasy ? Pas vraiment, pas totalement, même si on sent entre ses canaux nauséabonds un reflet de notre Venice qui inspire décidement beaucoup nos écrivains contemporains (Jaworski en tête).

   Le récit est un peu trop long parfois, souvent tortueux, mais intéressant, mais comme s'attardant un peu trop langoureusement sur une partie insignifiante du coprs d'une femme.

   On sent que l'auteur construit petit à petit son univers entre deux lignes, par touche, il le découvre en même temps que nous. Surtout, j'ai le sentiment plus qu'agréable de redécouvrir Lankmar, de replonger dans l'univers mature et délicieusement pervers de Fritz Leiber, le trop négligé précurseur de la fantasy moderne.

   Fritz Leiber a inventé les guildes de la fantasy, à donner une classe indémodable aux voleurs, aux criminelles aux grand coeurs et un éclairage attendri sur nos faiblesses et nos bassesses. Sans oublier d'user du thème de l'amour adolescent comme personne- à la fois frivole, sincère et voué à l'échec- comme ses héros qui transcendent leurs fortunes malheureuses en une geste inoubliable,  pleine de panache, en somme tout ce qui est absent et non abouti chez Scott Lynch. 

Récompensé par  British Fantasy Award, Locus Award, Grand prix de l'Imaginaire, Prix Imaginales